Association France Acouphènes - 92, rue du Mont Cenis - 75018 Paris

Adhésion - Abonnement - Don : notre boutique

mon histoire...

Modérateur : Modérateurs

Règles du forum
La participation aux forums vaut acceptation pleine et entière de la présente charte.
Zia
Messages : 29
Enregistré le : ven. 22 janv. 2010 11:31

mon histoire...

Message par Zia » mar. 23 mars 2010 18:05

Mon histoire est celle de beaucoup d’autres :

Fin 2004 traumatisme sonore lors d’un concert à l’âge de 23 ans. Je sors du concert avec des sifflements mais comme à chaque fois que je sors de boîte de nuit…Je ne suis pas tous les week-end en boîte, loin de là, je n’ai fait que quelques concerts dans ma vie mais voilà cette fois, le sifflement ne me quitte plus.
Visite chez l’orl quelques temps après, trop longtemps après, du tanakan de prescrit mais ils sont toujours là, ils doivent être d’intensité très basse car je m’y fais parfaitement et vis ma vie tranquillement en faisant attention aux endroits trop bruyants (mais etait-ce suffisant ?), je finis mes études, entre dans la vie active…
De temps en temps j’ai l’impression qu’ils augmentent quand il fait chaud je revisite des orl, vastarel et autres me sont prescrits sans changement.
En septembre 2009, à l’âge de 28 ans, il se passe quelque chose, quelque chose que je n’identifie toujours pas : j’arrête de fumer, je cherche un nouvel appartement depuis des mois mais je ne trouve rien qui me convienne (je vis dans un minuscule appartement, chambre d’étudiante), il y a des travaux sur ma terrasse donc j’ai le droit aux marteaux piqueurs en continue, bref un jour mes acouphènes deviennent gênant.
Il s’en suit une profonde descente : j’arrive plus à m’endormir, je m’assoupie quelques heures, je développe des angoisses incontrôlées, de l’hyperacousie, qui me font tomber dans la dépression. J’arrive à continuer de travailler car j’ai un travail qui me le permet. Je me fais aider, prend un traitement pour les angoisses, je vais mieux un temps mais retombe en janvier, je change de traitement, je vais mieux, beaucoup mieux, plus d’hyperacousie (juste légère) jusqu’à ces jours-ci (fin mars) où je rechute.
Si je me décide à écrire c’est par soutien pour les autres et parce que j’ai besoin d’aide. Et surtout parce que je suis en colère, en colère contre moi qui est assisté à ce concert en 2004, de mettre laisser entraînées par mes copines qui voulaient qu’on aille plus près de la scène, ce concert a duré très longtemps et je me souviens que je trouvais ça trop fort mais je ne me suis pas écoutée et j’en paie aujourd’hui les frais.
En colère contre les organisateurs de ce concert, pourquoi font-ils ça ? je suis sûre qu’ils savent, ils m’ont infligé une blessure invisible mais si lourde… Combien de larmes versées, de pensées ressassées, ils nous assassinent les oreilles et nos vies plongent, sombrent, moi je coule littéralement et me noie dans ma souffrance. La lumière semble si loin.
Je veux vivre, je veux avoir des enfants mais que puis-je offrir à un enfant ? à mon enfant ? Des larmes, de la dépression, de la peur, des angoisses, je voudrais parler avec eux leur dire tout ce qu’on souffre. J’ai sans doute besoin de trouver des coupables.
Je m’imagine souvent écrire à ce chanteur pour lui expliquer, mais à quoi bon ?
Peut-être m’imaginais-je que ma vie serait un long fleuve tranquille et que tout ça me chamboule et que certainement je vais bien m’en sortir, comment le saurais-je ?
Je pense souvent aux gens de ce forum qui je le sais, souffrent terriblement, sans doute plus que moi car certains restent enfermés chez eux à lutter à chaque instant contre leurs bruits intérieurs.
J’ai l’impression que tout le monde s’en fou, un des orl que j’ai rencontré m’a littéralement prise pour une demeurée : « Mais mademoiselle ne paniquez pas, j’en voie tous les jours des gens avec des acouphènes ! Ce n’est rien, faites votre traitement revenez dans un mois » bien entendu il ne m’a jamais revu.
J’écoute mes proches qui me disent de ne pas dramatiser que je m’habituerai, que ça va aller tout va bien, que je pourrai avoir un handicap plus lourd… je m’accroche pour eux bien entendu, mon compagnon qui est ma force en cette période où je pleure toute la journée. Je le remercie d’être là auprès de moi.
Je m’endors tous les soirs en pensant au progrès de science en m’accrochant à cet espoir, je m’accroche à ce scientifique dans le reportage canadien qui a dit dans 5 à 10 ans pour arrêter les symptômes. Faites que ça soit 5 ans et pas 10…
Je me sens si seule. Je crois que si je savais qu’il existe quelque chose pour me soigner ça ne serait pas pareil mais il n’en ai rien.