Acouphène quand tu nous tiens...

[kouad]

Bonjour,
J'ai un acouphène aigu sévère depuis bientôt 5ans. Je vous épargne le triste récit bien loin d'être dissemblable de mes futurs coreligionnaires.
Cet acouphène est survenu durant mon footing matinal le 8 juin 2012. Je n'y ai pas fait cas outre mesure, mais j'ai tout de même consulté un "ORL" qui m'a diagnostiqué un cathare tubaire (Nasonex et Vastarel pendant 1mois). L'insomnie et la fatigue ont accru ma perception de l'acouphène et j'ai vite sombré dans une obscure dépression (la première de mon existence et pas la dernière hélas) Laroxyl, effexor... Je me suis rendu à la fameuse clinique Causse et y ai rencontré l'illustre docteur F. qui m'a expliqué que l'acouphène était probablement consécutif à ma baisse modérée d'audition... Il me prescrit pour éviter l'éventualité d'une aggravation de ma baisse d'audition du... Zymafluor et me suggère d'interrompre ma pharmacopée psychiatrique... Je suis benoîtement les conseils de cet éminent praticien. Je reprends peu à peu le sport et 3 mois plus tard, rechute dépressive... Je retrouve mon psychiatre en pleurs, l'acouphène est atroce et obsédant et me remet tout l'arsenal médicamenteux pour rétablir mon humeur. Fatigué par ce bruit intrusif que je peine encore à accepter, je fais la ronde des solutions de soulagement que l'on propose çà et là glanées essentiellement sur le Net. Ostéopathe, acupuncteur, kinésithérapeute... Rien n'y fait et l'habituation se fait toujours attendre. Pour oublier mon invité d'infortune, j'avais décidé de me mettre en mode "suractivité" inondant mon cortex cérébral d'un maelstrom de questions presque toutes restées à ce jour sans réponse, ne pas laisser de répit à l'acouphène en m'occupant l'esprit sans continuellement... Résultat : surmenage, dépression. Le Psychiatre qui m'accompagne m'a expliqué que j'avais un terrain anxieux et que ce la pouvait démultiplier la perception de ce bruit parasite.
Encore à ce jour sous antidépresseurs, j'envisage de me faire appareiller les deux oreilles et c'est là que vos lumières peuvent m'être d'une grande utilité : Les appareils auditifs vous ont ils permis (pour celles et ceux appareiller bien sûr ...) de réduire la perception de vos acouphènes, de favoriser le théorique processus d'habituation et si oui, quel modèle? Celui avec le bruit blanc intégré, le trt, les 2?
Je vous remercie de votre aide.

[.Georges.]

Bonjour Kouad,

bienvenue

Je suis appareillé depuis août et ça m'aide. J'ai 25 ans d'acouphène derrière moi et j'en étais arrivé au point où je vivais dans une sorte de bulle acouphènique. Rétablir les fréquences perdues m'a bien aidé… il a fallu un temps d'adaptation mais le résultat est positif. Pour l'instant !
Les appareils auditifs sont grosso modo tous les mêmes, seul l'algorithme change, le nombre de canaux, leur puissance aussi. Vous n'avez pas à vous en inquiéter, c'est votre audioprothésiste qui doit être compétent. En effet ce sont les réglages, le choix des embouts, le volume appliqué du bruit blanc si nécessaire etc
Quant à l'habituation… ma foi pour ma part non, je le vis plus comme un soulagement car ça fait un moment que j'ai assimilé mes acouphènes à des douleurs chroniques. Donc en un sens, oui je me suis habitué : je n'ai plus de dépression, plus envie de me suicider ni besoin de prendre des antidep etc. Je souffre certes mais c'est intégré.
Actuellement mon ac varie entre 65 et 75db, mesuré sans la correction d'un appareillage. Une fois appareillé je retrouve le niveau de mes 20 ans
Courage
Georges

[kouad]

Merci de m'avoir si promptement répondu. J'ai rdv avec le Docteur P. à l'IMERTA pour réaliser un nouvel audiogramme dans l'optique de m'appareiller.
J'ai conscience que l'épreuve sera longue et pénible mais je garde espoir un jour de retrouver la joie de vivre qui m'animait alors... Sortir de cet engrenage mortifère... Fatigue, angoisse, dépression avant tout et me fixer des buts à petite échelle, réorganiser ma vie autour de mes enfants et de ma femme qui me soutiennent à leur façon. J'avoue être un peu gêné à l'idée de m'appareiller à tout juste 40 ans mais si les résultats portent leurs fruits alors je ne les quitterais que pour me baigner... Comment faites vous pour vous endormir le soir et ne pas mettre la focale sur vos acouphènes?

[.Georges.]

Merci de m'avoir si promptement répondu. J'ai rdv avec le Docteur P. à l'IMERTA pour réaliser un nouvel audiogramme dans l'optique de m'appareiller.
J'ai conscience que l'épreuve sera longue et pénible mais je garde espoir un jour de retrouver la joie de vivre qui m'animait alors... Sortir de cet engrenage mortifère... Fatigue, angoisse, dépression avant tout et me fixer des buts à petite échelle, réorganiser ma vie autour de mes enfants et de ma femme qui me soutiennent à leur façon. J'avoue être un peu gêné à l'idée de m'appareiller à tout juste 40 ans mais si les résultats portent leurs fruits alors je ne les quitterais que pour me baigner... Comment faites vous pour vous endormir le soir et ne pas mettre la focale sur vos acouphènes?

Kouad,

j'ai 44 ans Ca ne vous coûte rien d'essayer, et puis qui éprouve encore aujourd'hui une quelconque honte de porter des lunettes par ex ? Les oreilles c'est pareil… non ?
Testez, prenez votre temps, et surtout persévérez ! Vous semblez ne pas avoir d'hyperacousie, c'est un avantage certain pour l'appareillage. Reste à voir votre audiogramme. En tout cas vous êtes entre de bonnes mains, dans les limites de nos connaissances actuelles bien entendu
Pour m'endormir : bruits blancs, un vieux téléphone posé sur l'oreille qui me gêne le plus… ou alors je m'endors dans le canapé, devant la télé, avec qlqs fois les bruits blancs en marche ou qlqs fois sans. Il faut trouver son rituel
Courage

[.Georges.]

La conversation continue ici : http://www.france-acouphenes.org/forum2 ... 927#p83927